• Aveline et le dindon

    Un jour, Aveline cueille des fraises sauvages dans la Forêt des Pins lorsqu’un petit animal à plumes, un dindonnet avec son cou tout déplumé, un sac à puces, saute dans son panier et écrase les fraises comme un forcené. Elle tente de l’écarter. Peine perdue, il ne part pas ! Elle le ramène à la maison, perché sur son épaule.

    Sa mère pousse de hauts cris. « Cette bête à plumes est un wanga ! Ma fille, demain matin avant le lever du jour, tu ramèneras cette bête dans la forêt. Ce soir, qu’elle dorme dans la cour. Et fais ce que je te dis. »

    Mais la petite bête à plumes, le dindonnet, le sac à puces, ne l’entend pas de cette oreille. Il rechigne et chante qu’il ne peut pas dormir tout seul dans la cour.

     

    Mimi Barthélémy, « Aveline et le dindon » dans Malice et l’Âne qui chie de l’or et autres contes d’Haïti, collection « Paroles de conteurs » © Éditions Syros, 1996, 2003.